Les conséquences du décès
sur les principaux contrats bancaires

les comptes de dépôt

Les comptes individuels

Dès qu’elle a connaissance du décès d’un client, la banque bloque les comptes de dépôt dont le défunt était le seul titulaire.
Il est important de rapidement restituer les moyens de paiement du défunt, comme les chéquiers et les cartes bancaires.
Les procurations cessent de produire effet et les personnes auxquelles le défunt avait donné pouvoir sur ses comptes ne peuvent plus s’en prévaloir. Le blocage des comptes jusqu’au règlement de la succession n’interdit pas à la banque d’effectuer certains règlements avec l’accord de tous les héritiers ou à la demande du notaire chargé du règlement de la succession.

Les comptes joints

Les comptes joints du défunt, c’est-à-dire ceux ouverts à son nom et à celui d’une autre personne (le plus souvent son conjoint ou son concubin), ne sont pas bloqués, sauf demande explicite d’un héritier ou du notaire au nom d’un ou de plusieurs héritiers. Le cotitulaire du compte peut donc continuer à les faire fonctionner, notamment en effectuant des retraits.

Règlement des frais d’obsèques

Si les comptes du défunt sont créditeurs, sa banque peut, en principe, sur présentation de la facture des pompes funèbres accompagnée d’une lettre d’autorisation de paiement, régler les frais d’obsèques, dans la limite de 5000 €. De même, la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) peut les rembourser, dans la limite de 2286 € prélevés sur les pensions restant dues au décès. Les frais d’obsèques font partie des dettes déductibles de la succession pour un montant forfaitaire de 1500 € sans justificatifs.

Le coffre-fort

La banque applique les mêmes règles que pour les comptes de dépôt : ceux-ci sont bloqués jusqu’au règlement de la succession. Toutefois, concernant les locations collectives, on distingue :

  • le contrat de location dit “solidaire” (coffre joint) : le coffre n’est pas bloqué et le cotitulaire survivant peut accéder seul au coffre, à condition qu’il n’y ait pas d’opposition d’un ou plusieurs héritiers (éventuellement via leur notaire) et qu’il dispose de la clé et/ou qu’il connaisse la combinaison du dit coffre;
  • le simple contrat de location conjointe (coffre indivis) : le coffre est bloqué mais le cotitulaire survivant peut accéder au coffre avec l’accord et en présence de tous les héritiers.
les comptes d’épargne ordinaires

Au décès de son titulaire, le compte d’épargne est bloqué, mais il continue de produire des intérêts jusqu’au règlement de la succession. Les capitaux et les intérêts détenus sur le compte seront remis aux héritiers ou au notaire les représentant, après fourniture des pièces nécessaires au règlement de la succession.

les comptes d’épargne réglementés
(livret de développement durable et solidaire (ex-codevi), livret
d’épargne populaire, plan d’épargne populaire, livret jeune, livret a,
compte épargne logement).

La banque est tenue de clôturer à la date du décès ces comptes réglementés. Les fonds sont alors virés sur un compte de dépôt ouvert au nom du défunt et seront remis aux héritiers ou au notaire les représentant après fourniture des pièces nécessaires au règlement de la succession. Concernant le Compte Epargne Logement (CEL), les droits à prêts attachés à un CEL sont divisibles entre les différents héritiers s’ils le souhaitent.

les comptes à terme

Ils sont clôturés à la date du décès et les fonds sont virés sur un nouveau compte à terme ouvert au nom de la succession. Celui-ci est renouvelé par tacite reconduction jusqu’au règlement de la succession et les sommes qui y figurent sont rémunérées au taux du compte d’épargne.

le plan épargne logement (pel)

Les PEL ouverts depuis plus de 10 ans ou les PEL de moins de 10 ans échus ne peuvent être transmis et sont clôturés à la date de décès du défunt.

Lorsque le PEL a moins de 10 ans et qu'il n'est pas échu, les héritiers ou le notaire ont 6 mois, après la date de décès du titulaire, pour manifester l’intention de reprendre le PEL.

Toutefois, si la date d’échéance intervient entre la date de décès du titulaire et les 6 mois (et qu'aucun héritier ne s'est engagé à reprendre le PEL avant la date d'échéance), le PEL sera clôturé, en date du décès, car échu (nonprise en compte de la tacite reconduction) et les fonds seront comptabilisés sur le compte chèques du défunt.

Si ces délais sont respectés et qu'un héritier s’engage par écrit à reprendre le PEL à son nom, dans les mêmes conditions d’alimentation automatique, avec un minimum réglementaire de 540€ par année de contrat, le PEL pourra lui être transféré. Ce document devra comporter l’accord et la signature de l’ensemble des autres héritiers, la Banque doit donc être en possession de la pièce héréditaire adéquate.

L’héritier se doit dès lors de régulariser les versements non effectués entre le décès de l’ancien titulaire et la reprise du PEL.

les placements ou titres financiers

Par placements ou titres financiers on entend les actions, les obligations, les OPC (Organisme de Placement Collectif), les FCP (Fonds Commun de Placement), les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) et les OPCI (Organismes de Placement Collectif Immobilier).

Le compte d’instruments financiers ou “compte titres”

Il est conservé jusqu'à réception des instructions signées et concordantes de tous les ayants droit, si le défunt avait donné son portefeuille en gestion sous mandat, celui-ci s’arrête. Les titres financiers détenus sur ledit compte dépendent de la succession et les héritiers pourront, à l’unanimité :

  • partager les titres entre eux auquel cas, chacun des héritiers recevra sur un Compte d’Instruments Financiers à son nom les titres financiers qui lui auront été attribués aux termes du partage ;
  • demander le transfert de l’ensemble des valeurs sur un compte indivis ouvert aux noms de tous les héritiers ;
  • les vendre et partager le produit de la vente.

En présence d’héritiers mineurs ou d’un majeur sous tutelle, la vente comme le partage des titres devront respecter les règles du régime de protection en la matière :

  • la vente des titres devra donc faire l’objet d’une autorisation préalable par le juge des tutelles (autorisation distincte de l’autorisation donnée éventuellement par le même juge des tutelles pour l’acceptation pure et simple de la succession) et/ou du conseil de famille selon le cas ;
  • le partage des titres devra avoir été au préalable autorisé par le juge des tutelles (ou le conseil de famille) puis soumis à l’approbation dudit juge des tutelles (ou du conseil de famille). Pour le majeur sous curatelle, la vente comme le partage requièrent l’assistance du curateur. Comme le compte de dépôt, si le compte titres ordinaire est ouvert sous forme de compte joint, il n’est pas bloqué par le décès de l’un des cotitulaires (sauf opposition de l’un ou plusieurs des héritiers).

le plan d’épargne en actions (pea)

En raison de la fiscalité attachée au PEA, la banque est tenue de le clôturer à la date du décès de son titulaire. La clôture n’entraîne aucune imposition du gain net réalisé depuis l’ouverture du plan. Cependant, les prélèvements sociaux seront prélevés par la banque lors de cette clôture sur le compte chèques prévu à l’ouverture du PEA. Les titres financiers détenus sur le PEA sont alors transférés sur le compte d’instruments financiers du défunt (s’il n’en détenait pas, il en sera ouvert un au nom de la succession pour réceptionner les titres financiers). Les fonds éventuellement détenus sur le “compte espèces“ du PEA du défunt sont, quant à eux, virés sur un compte de dépôt ouvert au nom du défunt. Les titres financiers comme les fonds dépendent de la succession, et seront remis aux héritiers ou au notaire les représentants, après fourniture des pièces nécessaires au règlement de la succession.

les emprunts effectués par le défunt
auprès des banques et autres
établissements financiers

Ces emprunts constituent un passif de la succession. Cependant, il est recommandé de se rapprocher de l’établissement prêteur afin de savoir si le défunt n’avait pas contracté une assurance qui, en cas de décès, permet de couvrir totalement ou partiellement ce passif. Si aucune assurance n’avait été contractée par le défunt, ou que l'assureur a refusé la prise en charge du prêt, les héritiers sont tenus de rembourser le capital restant dû au décès.

comment débloquer les comptes détenus
chez bnp paribas ?

La banque débloque les comptes du défunt pour régler les héritiers selon une procédure stricte.

en présence d’un notaire

Le notaire indique par courrier à BNP Paribas ce que la banque doit verser, et à qui. S’il n’y a pas d’acte de partage, la banque remet les fonds au notaire contre signature d’une lettre de décharge : c’est le notaire qui règlera ensuite les héritiers. S’il y a un acte de partage, la banque remet les fonds aux héritiers conformément à l’acte de partage.

en l’absence de notaire

Ce sont les héritiers eux-mêmes qui donnent les instructions à la banque. Mais avant de leur verser les fonds contre signature d’une lettre de décharge, celle-ci vérifie qu’il s’agit bien des héritiers, et qu’ils sont d’accord entre eux. Les principales pièces à fournir pour débloquer les comptes (1) dépendent du montant des actifs en dépôt, et de la présence ou non d’un contrat de mariage et/ou d’un testament :

    Actifs en dépôt 1 500 €

  • Copie de l'acte de décès
  • Certificat d’hérédité
  • Déclaration pour les droits de succession

    Actifs en dépôt > 1 500 € ou testament
    ou contrat de mariage

  • Copie de l’acte de décès
  • Acte de notoriété
  • Déclaration pour les droits de succession

(1) D’autres documents peuvent être demandés, par exemple un certificat de mutation en présence des titres nominatifs, ou encore un certificat d’acquittement ou de non-exigibilité des droits de mutation par décès lorsque les ayants-droit sont domiciliés fiscalement à l’étranger.